Eireko soinüak...

Publié le par BIL XOKOA

La musique irlandaise est née il y a longtemps sur la terre d'Irlande indépendamment des considérations politique ou religieuse actuelles. Suite à l'émigration massive des Irlandais au XIXe siècle, elle s'est répandue aux États-Unis notamment, mais aussi sur l'ensemble du Royaume-Uni. Elle a été incluse dans d'autres styles et de nombreux reels et jigs irlandais ont été repris, entre autres par le bluegrass et la musique traditionnelle canadienne, y compris au Québec.

La musique la plus ancienne connue en Irlande est celle des harpistes des clans gaéliques datant du IXe siècle. La harpe figure comme emblème du pays depuis au moins le XIIe siècle. On ne sait rien des musiciens non professionnels ni des danses pratiquées à l'époque mais le harpiste accompagnait un poète qui proclamait les louanges du chef de clan auquel il était rattaché.

Avec le temps, les musiciens devinrent peu à peu des musiciens itinérants, conséquence du déclin de la société gaélique entre le XIIe siècle et le XVIe siècle, dont un des derniers témoins est le harpiste Turlough O'Carolan au XVIIIe siècle.

Au XVIIe siècle, les danses devinrent très populaires, comme dans le reste de l'Europe. La danse irlandaise connut son apogée au XIXe siècle, et de nombreux témoignages de voyageurs en Irlande prouvent son importance.

En raison d'une crainte de la disparition de la musique irlandaise et de ses instruments, un grand nombre de nationalistes convaincus se regroupèrent à partir de la fin du XVIIIe siècle pour tenter de la faire revivre dans diverses associations.

Principalement originaire des XVIIIe et XIXe siècles sous la forme que nous connaissons actuellement, la musique traditionnelle se subdivise en musique vocale d'une part et musique instrumentale d'autre part. Mais c'est la voix qui en forme la base, en raison d'une caractéristique prépondérante de cette musique essentiellement mélodique : les ornementations. On distingue :

  • le sean-nos (litt. « style ancien »), chant en gaélique a cappella, difficile d'accès au premier abord, est issu du Moyen Âge.

  • les protest songs, chants militants composés pour magnifier l'esprit et l'action indépendantiste face à l'occupation anglaise.

  • la musique de danse, purement instrumentale qui depuis quelques décennies se joue aussi dans les pubs (socializing) ;

  • la musique mélodique, avec les ballades, les slow airs (mélodie instrumentale lente et calme) et les laments (mélopées racontant une histoire triste, proches des gwerzioù bretonnes) ;

Du point de vue harmonique, la musique traditionnelle est diatonique, mais comporte parfois des altérations, et se joue principalement dans les tonalités de sol, ré et la majeur. Le mode majeur domine largement ; les rares tunes en mineur se jouent en mi, la ou si. Il existe aussi une littérature musicale adaptée pour le violon (et dérivés, mandoline, banjo...) en do, fa, sib et relatives (la min, ré min et sol min). Les flûtistes maîtrisant les clés peuvent néanmoins s'y adapter.

La première source révélant le nom d'une danse irlandaise remonte à 1590. Dix ans plus tard, Fynes Moryson, secrétaire de Lord Mountjoy, écrit que les Irlandais «dansent très volontiers, n'usant pas de l'art des mesures lentes ou des gaillardes, mais seulement de danses campagnardes». Un quatrain rédigé en 1670 mentionne quatre noms de danses. Arthur Young, dans son Tour of Ireland (1776-79), écrit que «danser est une chose commune pour les gens pauvres. Les maîtres à danser voyagent dans les campagnes, de cabane en cabane, avec un cornemuseux ou un violoneux aveugle, et le prix est de six d. et un quart. C'est un système d'éducation.» Du fait qu'auparavant, la langue irlandaise - le gaélique - n'avait aucun mot signifiant danser, il est possible qu'elle n'existait pas en Irlande. Un témoignage écrit atteste d'ailleurs que les envahisseurs Normands introduisirent des danses en Irlande vers 1410 (il existait pourtant bien des danses religieuses ou guerrières chez les Celtes).

La musique de danse constitue un répertoire énorme (plus de 6.000 mélodies ou tunes) réparti en plusieurs types dont les trois principaux sont la jig (du français "gigue", cf l'allemand geige , "violon"), le reel et le hornpipe.

Il existe trois formes de jig :

- la double jig, en 6/8, dont l'unité rythmique consiste en deux groupes de trois croches. Son autre caractéristique réside dans la dernière mesure comprenant trois croches et une noire, celle-ci reproduisant la même note que les 2e et 3e croches ;

- la single jig, en 6/8 ou 12/8, présente une unité rythmique de deux groupes de noire-croche. Cette jig est caractérisée par sa dernière mesure comprenant une noire pointée et une croche ;

- la slip jig ou hop jig adopte la mesure 9/8 par groupes de 3 croches (3/8 3/8 3/8). Ce type de jig se distingue en outre par sa structure de deux fois quatre mesures, les autres jigs comptant toujours deux fois huit mesures.

Le slide est une sorte de jig en 12/8, qui se caractérise par ses pas glissés, d'où son nom.

L'unité rythmique du reel consiste en deux groupes de quatre croches (mesure 2/2 ou C barré). Rapide - voire très rapide - dans la majorité des cas, cette danse peut parfois être interprétée sur un tempo lent, prenant alors le nom de slow reel.

Le hornpipe adopte la mesure 4/4 et se joue sur un tempo modéré. On accentue en principe une croche sur deux, non comme les « croches inégales » du baroque français, mais plus ou moins comme si la première valait les deux dernières croches du triolet.

En général, quelle que soit la danse, la structure usuelle adopte la forme A A B B ou (A) s'appelle tune et (B) turn. Comportant quatre ou huit mesures chacune, elles forment une «question-réponse».[1] Chaque partie est répétée, mais la fin de la reprise est parfois légèrement modifiée (A A' B B') pour permettre aux danseurs de savoir quand ils doivent s'apprêter à un pas différent.

On rencontre parfois une troisième (C) et plus rarement encore une quatrième partie (D) concluant la danse ; dans la majorité des cas, composées par un interprète, elles sont des variations qui se sont introduites dans le répertoire au fil du temps.

A part les polkas - prisées dans la région du Kerry -, valses et quelques autres rares danses (fling, barn-danceset-dance (du français "suite de danse"). Inventée par les maîtres à danser au dans le Nord du pays), il existe encore une suite de danse irlandaise particulière : le XVIIIe siècle, elle reçut un nom particulier à cause de sa structure différente qui requérait des pas propres à chaque mélodie. Le plus connu des set-dances est probablement the Blackbird dont les deux parties comptent respectivement 8 et 15 mesures. 

source wikipedia

Publié dans Eire

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